Du 1er au 30 Octobre, Véronique DEVIGNON expose son travail sans perdre le fil ...
Corde sensible
J’ai envie de peindre nos histoires avec une aiguille, des bouts de fil et des petits morceaux de tissu, comme d’autres le font avec de la couleur sur une toile.
En observant la vie, je la vois souvent s’effilocher, s’user et partir en lambeaux.
Le langage courant le dit de cent façons : on est sur la corde sensible, on est dans de beaux draps, on perd le fil, on file un mauvais coton, on tisse des liens, on noue une amitié, on se raccommode, on répare les accrocs, on connaît les ficelles du métier, on démêle l’écheveau, ça nous donne du fil à retordre…On parle même de « tissu » économique et social…
Parce que la vie ne tient qu’à un fil, parce que nous passons notre temps à rafistoler nos histoires emmêlées,parce que nos existences
sont de véritables sacs de nœuds, mon œuvre est l’expression de cette tentative sans cesse renouvelée de créer des liens.
Je raconte, du bout de l’aiguille, ce qui se brode et se trame patiemment au fil des jours.
Véronique Devignon
Les « filambules » sont à l’image de l’existence :
si près de n’être rien,
si ténus, si peu de chose…
Ils sont faits de ces petits cailloux que l’on sème pour ne pas se perdre.
Ils sont comme des notes suspendues à la gamme, parfois harmonieuses, parfois discordantes.
Staccato, glissando, moderato, pianissimo, allegro, ils vont dans les fluctuations du temps, au rythme de leurs joies et de leurs incertitudes,
Ils sont tous ces petits riens, petits mots, petits gestes, petits liens,
tous ces « pas grand-chose » qui colorent nos existences .
La vie est gracile, fragile, mais si dense …
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